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12 avril 2009 7 12 /04 /avril /2009 19:28

Salon de la Culture Tibétaine
du 25 au 26 avril à la Pagode du Bois de Vincennes

com-fr-martinet5.jpg


Organisation : Communauté Tibetaine de France
Voir le détail du programme sur  www.tibetan.fr






Cérémonie d’ouverture du Salon par Sangsol (rituel de fumigation).

Projections des films / Conférences / Colloques

Pendant les 2 jours :

- Exposition de photos sur le Tibet.
- Réalisation d’un Mandala de sable.
- Stands de produits artisanaux du Tibet.
- Initiation à la calligraphie tibétaine.
- Restauration continue.

 

 

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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 21:44

AIDER LE TIBET

 

 


Participez au soutien du peuple Tibétain / Adhérez et participez aux actions de l’Association

 

TIBET SOLIDARITE 29

 

Association Loi 1901, fondée en février 2009 à BREST (Finistère)

qui a pour objectif d’agir à la pointe de la Bretagne afin :


1) De soutenir et d’aider le peuple tibétain dans ses efforts à survivre, à sauvegarder son identité nationale, culturelle et religieuse et à faire valoir ses droits à l’autodétermination,

2) D’œuvrer par des moyens pacifiques pour obtenir le respect des droits de l’homme à l’égard du peuple tibétain,

3) De sensibiliser l’opinion publique à la nécessité urgente de sauvegarder et restaurer le patrimoine culturel du TIBET,

4) D’initier et de soutenir des projets éducatifs, culturels, de coopération ou développement, en relation avec son objet social,


L’association souscrit sans réserve aux principes de la déclaration universelle des droits de l’Homme,
de la Démocratie et de la non-violence.

 

 

Pour tous renseignements, vous pouvez nous écrire à cette adresse :
 
tibetsolidarite29@free.fr

ou nous envoyer sur papier libre : 


Nom et Prénom / Adresse / Email / Téléphone 


¨
J’adhère à l’Association " Tibet Solidarité 29 "

Adhésion annuelle 10 €

¨ Je n’adhère pas, mais je verse un don de …….. €

  

Date et Signature


Par chèque à l’ordre de " Tibet Solidarité 29 "
A expédier à Mme CARTON Andrée-Claude – 16 rue Richelieu – 29200 BREST



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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 17:43
 

La Chine a décidé début 2009 de l’instauration d’un « Jour d’émancipation des serfs au Tibet », le 28 mars, à l’initiative de l’Assemblée nationale chinoise, et dans le même temps, multiplie propagande et menaces diplomatiques visant à isoler le Dalaï-lama. Un an après les manifestations de 2008 durement réprimées par Pékin, les Tibétains en exil se mobilisent.


Selon les autorités chinoises, le 28 mars 1959, l’Armée de la République populaire de Chine aurait mis fin à une oppression « féodale et religieuse » au Tibet. L’Assemblée nationale chinoise affirme que l’élite tibétaine utilisait environ un million de Tibétains (90% de la population) comme esclave. Les agences de communications chinoises n’hésitent pas à affirmer que cette commémoration aurait été choisie pour marquer le 50ième anniversaire de la fondation de la Région autonome du Tibet, alors que la dite Région autonome ne fut établie qu’en 1965. Elles affirment encore que cette date fut le commencement d’une réforme « démocratique » de la structure sociale, « théocratique et féodale » tibétaine (selon la terminologie de la propagande chinoise), pour mieux masquer une stratégie coloniale sous la direction de Mao Tsé-toung, probablement l’un des pires dictateurs du XXième siècle, sans parler des horreurs de la « Révolution culturelle ».
 
Pourtant, dans l’histoire du Tibet, le 28 mars 1959 est en réalité la date où Chou En-lai, premier ministre de la Chine, a ordonné la dissolution du Gouvernement du Tibet, qui était officiellement toujours sous la direction du Dalaï-lama et de ses ministres, 9 ans après l’invasion chinoise du Tibet. C’est aussi une date très proche du soulèvement tibétain, qui débuta le 10 mars 1959. La répression par l’armée chinoise qui suivit fit 87 000 morts parmi les Tibétains entre mars et octobre 1959. Environ le même nombre de Tibétains réussit à fuir le Tibet, début d’un exode d’environ 150 000 Tibétains, vivant actuellement pour la grande majorité en Inde, grâce à la générosité et à l’hospitalité indienne. Après 1959, l’action de l’armée chinoise avait été condamnée par des Résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies en 1959, 1961 et 1965, qui constataient les violations des droits de l’Homme et des règles internationales, et mettaient la Chine en demeure de les respecter.
 
Selon le Dalaï-lama, la société tibétaine comprenait des pauvres, mais le terme de serf n’est pas approprié pour les définir. Leur nombre est aussi une question de débat. Les Tibétains contestent que les « serfs » aient pu constituer 90% de la population, mais admettent un taux de 10-20%. Le Dalaï-lama a déclaré à plusieurs reprises que lorsqu’il était au Tibet, il avait lui-même engagé des réformes pour améliorer la situation des pauvres, en diminuant certains impôts, et dettes. D’autres réformes par étapes furent envisagées, mais les Chinois, hésitants, ont bloqué ces réformes tibétaines, car ils voulaient imposer leurs propres réformes.
 
Le servage a aussi existé en Chine, où la souffrance fut bien plus importante qu’au Tibet, si l’on en juge par les 3 millions de propriétaires tués en 1953 par les serfs chinois, alors que rien de semblable ne s’est jamais produit au Tibet. 
 
Le choix du 28 mars comme « Jour d’émancipation des serfs du Tibet » se conjugue à des attaques répétées des autorités de Pékin envers le Dalaï-lama à l’intérieur du Tibet ainsi qu’à l’extérieur, induisant un fort ressentiment chez les Tibétains. L’interdiction des territoires tibétains aux journalistes et les quelques nouvelles alarmantes qui filtrent sporadiquement, tel que le suicide d’un moine du monastère de Kirti, et celle d’un autre moine du monastère de Ragya, alors qu’il était interpellé pour manifestation « indépendantiste », laisse supposer un état de forte tension dans la région. La Chine a donné sa version de ces événements en les démentant systématiquement, démontrant une volonté de censure, une logique qui rejoint celle des pressions pour qu’aucun pays ne reçoive le Dalaï-lama. Ainsi, la décision de l’Afrique du Sud de ne pas accorder de visa au Dalaï-lama fut elle saluée comme une victoire diplomatique par Pékin. De même, la République populaire de Chine n’en finit pas de « punir » l’Etat français pour avoir oser recevoir le Chef bouddhiste, dans une volonté évidente de faire un exemple pour les autres pays. Fort heureusement, le Dalaï-lama est attendu prochainement aux USA, au Danemark, en Islande, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse, suggérant que le monde n’est pas encore totalement dominé par un état totalitaire désirant lui imposer sa volonté politique.
 
Dans ce contexte, il est compréhensible que les Tibétains utilisent cette date « commémorative » pour appeler à des manifestations, comme la Communauté Tibétaine de France, le 28 mars 2009 entre 18h30-20h, Place de l’Alma près de l’ambassade de la République populaire de Chine, à Paris. Il est aussi compréhensible qu’au niveau politique, les associations accroissent leur mobilisation en Europe pour appeler leurs sympathisants à écrire à leurs députés européens afin qu’ils votent une nouvelle résolution européenne pour la reconnaissance du Gouvernement tibétain en exil d’ici à juin 2009. Cette campagne peut-être consultée sur le site http://www.tibet-europe.eu

En observant ce qui se passe au Tibet, désormais, nous savons vers où va notre monde si nous n’agissons pas. 

                                                                                                                                                                                     LF
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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 20:57

Newsletter mars 2009 / par Claude B.LEVENSON

http://carpediem.pellnet.ch/claudelevenson/

LA CAMISOLE DE FORCE IMPOSEE AU TIBET


Cinquante ans, un demi-siècle – combien de jours, combien de nuits à compter les longues heures de l’exil ? Et jusqu’à quand ? La mobilisation des groupes de sympathisants a permis d’allumer des flammèches d’espoir à travers la planète, démontrant opportunément que le Tibet meurtri et bâillonné n’est pas, ne sera pas oublié. Au grand dam des autorités de Pékin, la bannière aux lions des neiges a flotté haut sous des cieux divers, au fronton des mairies, à des fenêtres individuelles, au-dessus des têtes des manifestants, et ce, malgré les avertissements lancés sans retenue ni diplomatie par les porte-voix du gouvernement chinois.


Faut-il que les actuels locataires de la Cité interdite aient peur – de qui ? de quoi ? – pour en arriver à ce point-là !

En tout cas, force est de constater que c’est indubitablement une réaction de crainte que tente – si mal – de masquer le déploiement de forces militaire aussi bien dans la Région dite autonome que dans les districts historiques tibétains. Le territoire tibétain dans son ensemble est hermétiquement interdit aux étrangers – journalistes en particulier, spécialistes, experts de l’ONU ou voyageur, touriste curieux des réalités locales. Quelques téméraires se sont risqués à manifester en solitaire ou en mini-groupes, aussitôt embastillés sans

ménagement. Aucun étranger, ou si peu, pour dire, témoigner, hurler à la mort face à l’épouvantable indifférence. Effet de la « grande muraille contre le séparatisme » appelée de ses voeux par l’actuel président chinois, naguère surnommé « le boucher de Lhassa » pour avoir gagné ses galons au sein du parti communiste en vertu de l’implacable répression des protestations de 1988/1989 ? Aurait-il oublié, curieuse étourderie, que la fameuse muraille visait à protéger l’empire des « barbares » et à prévenir les raids des « bandits mongols et tibétains » ? Juste pour rappel – la construction avait commencé avant l’ère actuelle, et sa forme d’aujourd’hui date du XVIIe s. Preuve, s’il en était besoin, que le Tibet ne fait pas partie de la Chine « depuis des temps reculés » et que cette Région dite autonome n’est en fait qu’un pays occupé…


A la mi-mars, à Lhassa, les forces de l’ordre chinois ont opéré des perquisitions systématiques dans le quartier tibétain à la recherche « d’individus suspects », tandis que les lignes téléphoniques et les serveurs de la toile ont été coupés. Outre les Occidentaux, des Chinois de Taiwan, Hong Kong et Macau, ainsi que des Tibétains non résidant sur place se sont retrouvés strictement bannis de force des lieux. Des monastères, inutile d’en parler : ils

sont si bien gardés que personne, ni moine ni nonne ni laïc, n’en sort ni n’y entre. Et la propagande de continuer à claironner que « c’est la faute au dalaï et à sa clique… » Ce qui n’empêche pas les responsables chinois de choisir ce moment pour annoncer leur plan de « transformation moderne » de Lhassa (pourtant déjà méconnaissable tellement enchinoisée), alors qu’une certaine Mme Wang, directrice de la société des eaux 5100 du Tibet, située dans le district de Dangxiong, se vante de vouloir y créer une Evian-les-Bains … chinoise. Et la

bonne dame de préciser que son entreprise est sise près du Nam-tso (le lac du ciel), comme « Evian-les-Bains est une petite ville française avec sa source au pied des Alpes, qui s’est transformée en un lieu et une marque célèbres. Il s’agit d’un exemple tout à fait encourageant pour les habitants de Tangxiong (double orthographe dans la dépêche de Xinhua) comme modèle économique phare du nord du Tibet. » Voilà qui devrait faire plaisir aux habitants des deux rives, française et suisse, du lac Léman…


Autre facette de l’exemplarité française, cette déclaration du 13 mars du porte-parole du Quai d’Orsay, répondant à une question lors d’un point de presse coutumier : « Nous ne sommes pas favorables à une indépendance du Tibet. Notre position est absolument inchangée et elle ne changera pas. Je vous rappelle notre soutien à l’intégrité territoriale de la Chine et notre refus des perspectives sécessionnistes ou de soutien à l’indépendance du Tibet. » Belle détermination et fidélité sans faille aux principes, ce n’est pas la position qui change, ce sont les ministres. Aux oubliettes, les droits de l’homme et le droit des peuples à l’autodétermination, y compris quelques cinglantes leçons d’histoire récente. L’actuel titulaire du poste expliquerait sans doute qu’il faut soigner la préparation des retrouvailles du G 20 à Londres début avril où les présidents français et chinois vont se croiser, sinon se  rencontrer…


Tandis que l’agence de presse officielle Xinhua s’insurge contre « l’amnésie et l’ignorance des eurodéputés qui s’immiscent dans les affaires tibétaines » (le Parlement européen a adopté le 12 mars à Strasbourg une nouvelle résolution sur le Tibet), une poignée de lauréats du prix Nobel de la paix, représentés par l’archevêque Desmond Tutu et suivis par diverses célébrités, demandent dans une lettre ouverte à la Haut commissaire aux droits de

l’homme de l’ONU de se rendre au Tibet accompagnée de journalistes et autres observateurs afin d’évaluer personnellement la situation sur place en vue de présenter ensuite un rapport circonstancié à la communauté internationale. Et pendant ce temps, au Conseil des droits de l’homme précisément réuni en session ordinaire à Genève, les délégués chinois sont à l’affût et voient rouge dès que quiconque – diplomate, représentant d’un pays ou d’une ONG – ose prononcer le nom honni. Ainsi, d’après le procès-verbal de la réunion du 17 mars, Mme Yang

Jirarong a « rejeté vigoureusement les accusations faites par la République tchèque au nom de l’Union européenne et par Amnesty International concernant son pays. Ces allégations sont basées sur l’ignorance et les préjugés », et de préciser que, « dans son pays, nombreuses sont les personnes qui travaillent pour le bien-être de la population et les activités des défenseurs des droits de l’homme sont protégées. » En conclusion, l’honorable déléguée a émis le voeu que « ces délégations reviendront dans le droit chemin et procèderont à davantage d’autocritique. » Un langage aux singuliers échos de révolution culturelle à curieuse résonance au Palais des nations de l’ONU…

Que l’espoir demeure !


Il n’empêche. A Prague, le prix « Homo Homini » qui couronne le combat pour les droits de l’homme a été remis par Vaclav Havel à l’avocat de Liu Xiaobo, toujours détenu, et aux signataires de la Charte 08. La mise en service des trains de luxe pour Lhassa prévue pour avril prochain a été reportée d’une année… en attendant que le climat s’améliore ? Les nouvelles générations tibétaines ont commencé à apprivoiser la modernité imposée par ceux

qu’ils considèrent comme des occupants, sans renoncer pour autant à demeurer eux-mêmes.


En dépit de la désolation éveillée par de récents clichés échappés des régions tibétaines en camisole de force chinoise, c’est au plus fort de la nuit qu’il faut croire à la lumière. Et celle des hauts plateaux est chevillée au corps, au coeur du Tibet. S’il faut avoir conscience que le temps presse, qu’il « est des ennemis qu’aucune volonté de conciliation ne fléchira » (comme le dit un mien ami), il ne faut pas oublier non plus que la roue tourne, qu’un grain de sable peut toujours gripper les mécanismes les mieux huilés, que tout reste possible – le pire comme le meilleur - et qu’il est un printemps pour chaque espoir.

C.B.L.
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A Lire : Tibet La question qui dérange. Par Claude B.Levenson
 

                                                                                                                                                                                         LF

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12 mars 2009 4 12 /03 /mars /2009 11:05
Message de Sa Sainteté le Dalaï Lama à l’occasion du 50ème anniversaire du soulèvement national tibétain


CE JOUR marque le 50ème anniversaire du soulèvement pacifique du peuple tibétain contre la répression communiste chinoise au Tibet. Depuis mars dernier, d’importants mouvements de contestation pacifique se sont manifestés dans tout le Tibet. La majorité des participants étaient des jeunes gens nés et élevés après 1959, qui ne connaissaient rien d’un Tibet libre. Toutefois, nous pouvons être fiers que leur action repose sur la ferme conviction, qui perdure d’une génération à l’autre, de servir la cause du Tibet. Cette action sera une source d’inspiration pour ceux qui, dans la communauté internationale, portent un intérêt tout particulier à la question du Tibet. Nous rendons hommage et nous offrons nos prières à tous ceux qui sont morts, ont été torturés et ont enduré des souffrances terribles pendant la crise de l’année passée au nom de la cause tibétaine et depuis que notre lutte a commencé.

Vers l’année 1949, les forces communistes commencèrent à pénétrer dans les régions Nord-est et Est du Tibet (le Kham et l’Amdo) et, en 1950, plus de 5 000 soldats tibétains ont été massacrés. Au vu de la situation qui régnait alors, le gouvernement chinois choisit une politique de libération pacifique, qui, en 1951, conduisit à la signature de l’Accord en 17 Points et de son annexe. Depuis lors, le Tibet se trouve placé sous le contrôle de la République populaire de Chine. Cependant, cet accord indiquait précisément que la religion, la culture et les valeurs traditionnelles du Tibet seraient préservées.


Entre 1954 et 1955, j’ai rencontré à Pékin la plupart des hauts dignitaires politiques et militaires du Parti communiste chinois, avec à leur tête le président Mao Tsétoung. Au cours des discussions concernant les moyens de stimuler le développement social et économique au Tibet, tout en y préservant le patrimoine religieux et culturel, Mao Tsétoung et tous les autres chefs acceptèrent la création d’un comité préparatoire pour la mise en place de la région autonome, comme le stipulait l’Accord, plutôt que l’établissement d’une commission administrative militaire. Mais à partir de 1956, la situation se détériora avec l’imposition au Tibet de politiques ultra-gauchistes avec pour résultat l’abandon des promesses faites et des décisions prises précédemment par les hautes autorités. La mise en place imposée de force de la prétendue “réforme démocratique” dans les régions du Kham et de l’Amdo au Tibet, qui était en total décalage avec les conditions existantes, n’amena que chaos et destruction. Au Tibet central, les autorités chinoises violèrent les termes de l’Accord en 17 Points de façon délibérée et avec brutalité. Leurs tactiques agressives et violentes ne firent que s’aggraver de jour en jour. Ces tristes événements ne laissèrent au peuple tibétain qu’une seule alternative, celle d’un soulèvement pacifique le 10 mars 1959. Les autorités chinoises répondirent avec une violence sans précédent qui causa la mort, l’arrestation et l’emprisonnement de dizaines de milliers de Tibétains dans les mois qui suivirent. A la suite de quoi, accompagné par un petit groupe de hauts fonctionnaires du gouvernement tibétain, y compris quelques Kalons (ministres), je choisis l’exil vers l’Inde. A ma suite, presque cent mille Tibétains prirent le chemin de l’exil vers l’Inde, le Népal et le Bhoutan. Durant leur fuite et au cours des mois qui suivirent, ils eurent à affronter des difficultés inimaginables, qui n’ont jamais été oubliées.


Une fois le Tibet occupé, le gouvernement communiste chinois s’engagea dans une série de campagnes violentes et répressives visant à instaurer la réforme démocratique, la lutte des classes, la création de communes populaires, la Révolution culturelle, la loi martiale, et plus récemment la rééducation patriotique et les campagnes “frapper fort”. Ces campagnes amenèrent un tel niveau de souffrance pour les Tibétains que leur vie devint littéralement un enfer. Le résultat immédiat de ces campagnes fut la mort de centaines de milliers de Tibétains. La lignée du Bouddha Dharma fut brisée. Des milliers de centres religieux et culturels, comme les monastères et les temples, furent complètement détruits. Des monuments et des bâtiments historiques furent démolis. Les ressources naturelles furent exploitées à tort et à travers. Aujourd’hui, le fragile environnement du Tibet est pollué ; la déforestation massive a détruit les forêts et la vie animale, le yak sauvage et l’antilope tibétaine notamment, sont menacés d’extinction.


Les 50 dernières années ont amené d’incroyables souffrances et la destruction à la terre et au peuple tibétains. Même aujourd’hui, les Tibétains au Tibet vivent dans un constant état de peur, faisant sans cesse l’objet de soupçon de la part des autorités chinoises. Aujourd’hui, la religion, la culture, la langue et l’identité, toutes choses que les générations successives de Tibétains ont toujours considéré comme des biens plus précieux que leur propre vie, sont aussi menacés de disparaître. En bref, les Tibétains sont considérés comme des criminels qui méritent la mort. La tragédie du peuple tibétain a été rapportée au gouvernement chinois en 1962 dans la pétition (de 70 000 caractères) du regretté Panchen Rinpotché. Ceci fut réitéré par lui dans un discours prononcé à Shigatsé en 1989, peu de temps avant sa mort ; il y disait notamment que ce que nous avons perdu sous l’autorité du régime communiste dépasse de loin ce que nous y avons gagné. De nombreux Tibétains, objectifs et concernés, se sont eux aussi exprimé sur les souffrances du peuple tibétain. Même Hu Yaobang, Secrétaire du Parti communiste, à son arrivée à Lhassa en 1980, a clairement admis ces erreurs et a présenté des excuses aux Tibétains. De nombreuses infrastructures telles que routes, aéroports, voies ferrées, etc..., qui semblent avoir apporté du progrès dans les diverses régions du Tibet, furent entreprises en réalité dans le dessein politique de siniser le Tibet. Le coût disproportionné en est la destruction de l’environnement et du mode de vie tibétain.


Quant aux réfugiés tibétains, bien qu’au début nous ayons eu à faire face à de nombreux problèmes, comme de grandes différences climatiques, des langues inconnues de nous et la difficulté de gagner notre vie, nous sommes parvenus à nous installer en exil. Grâce à la générosité des pays qui nous ont accueillis, de l’Inde en particulier, les Tibétains ont pu recommencer à vivre libres et sans peur. Nous avons pu subsister et préserver notre religion et notre culture. Nous avons pu offrir à nos enfants une éducation à la fois moderne et traditionnelle et nous avons entrepris des efforts pour trouver des solutions à la question du Tibet. Il y a eu encore d’autres effets positifs : une compréhension plus profonde du bouddhisme tibétain, avec son insistance sur la compassion, qui constitue une contribution positive de par le monde.


Immédiatement après notre arrivée en exil, je me suis mis à travailler pour promouvoir la démocratie au sein de la communauté tibétaine en établissant un Parlement tibétain en exil en 1960. Depuis lors, nous avons graduellement progressé dans la voie de la démocratie et aujourd’hui notre administration en exil est devenue une démocratie à part entière avec sa charte écrite et un corps législatif. Ceci est effectivement quelque chose dont nous pouvons tous être fiers.

Depuis 2001, nous avons institué un système par lequel le gouvernement politique des exilés tibétains est directement élu par un ensemble de procédures semblable à celles que l’on trouve dans les autres systèmes démocratiques. Actuellement, le Kalon Tripa (Premier ministre élu au suffrage direct) entame son second mandat. En conséquence, mes propres responsabilités administratives quotidiennes s’en trouvent réduites et aujourd’hui, je suis dans une condition de semi-retraite. Toutefois, travailler pour la juste cause du Tibet relève de la responsabilité de tout Tibétain et tant que je vivrai je servirai cette cause.


En tant qu’être humain, mon engagement majeur est de servir les valeurs humaines ; c’est ce que je considère comme la condition essentielle à une vie heureuse au niveau individuel, familial et communautaire. Dans le cadre de ma pratique religieuse, mon deuxième engagement est la promotion de l’harmonie inter-religieuse. Mon troisième engagement est bien sûr la question du Tibet. Cela se justifie en premier lieu parce que je suis tibétain et que l’on m’appelle Dalaï Lama ; d’une façon plus importante, cela s’explique par la confiance que les Tibétains, à l’intérieur comme à l’extérieur du Tibet, m’accordent. Voilà donc les trois engagements majeurs que je garde toujours présents dans mon esprit.


En plus de veiller au bien-être de la communauté tibétaine en exil, et elle va tout à fait bien, la mission principale de l’administration centrale tibétaine a été de travailler à la résolution de la question du Tibet. Après avoir mis au point, en 1974, la politique de la Voie Médiane, mutuellement favorable, nous étions prêts à répondre positivement à la proposition de pourparlers émise par Deng Xiaoping en 1979. De nombreuses conversations se succédèrent et des délégations d’enquêtes furent envoyées. Malheureusement, celles-ci n’apportèrent aucun résultat concret et les contacts formels furent interrompus en 1993.


Ensuite, en 1996-97, nous avons effectué un sondage d’opinion auprès des Tibétains en exil et rassemblé des suggestions au Tibet, lorsque cela était possible, concernant une proposition de referendum permettant aux Tibétains de déterminer, à leur gré, la direction future de notre lutte pour la liberté. A la lumière des résultats obtenus et des suggestions venues du Tibet, nous décidâmes de poursuivre la politique de la Voie Médiane.


Depuis que les contacts ont été rétablis en 2002, nous en tenant au seul canal officiel et suivant un programme unique, nous avons participé à une série de 8 rencontres avec les autorités chinoises. De surcroît, nous avons présenté un Memorandum sur une Autonomie réelle pour le peuple tibétain, en précisant que les conditions de l’autonomie de région au plan national, telle qu’elle est exprimée dans la Constitution chinoise, seraient réalisées grâce à la mise en place de ses lois sur l’autonomie. L’insistance chinoise à nous faire accepter le Tibet comme faisant partie de la Chine depuis des temps reculés est non seulement fondée sur une erreur, mais elle est également déraisonnable. Nous ne pouvons pas changer le passé, qu’il ait été bon ou mauvais. Déformer l’histoire est inconvenant.


Nous devons regarder de l’avant et nous employer au bien-être de tous. Nous, Tibétains, recherchons une autonomie légitime et positive, un accord par lequel les Tibétains pourraient vivre à l’intérieur des structures de la République populaire de Chine. Satisfaire aux aspirations du peuple tibétain permettra à la Chine de trouver stabilité et unité. De notre côté, nous n’exprimons aucune revendication se fondant sur l’histoire. Si l’on se reporte à l’histoire, il n’existe aucun pays au monde aujourd’hui, et cela inclut la Chine, dont le statut territorial soit demeuré de tout temps inchangé et aucun qui puisse demeurer inchangé.


Notre souhait que tous les Tibétains soient réunis sous l’autorité d’une administration autonome unique s’accorde avec l’objectif même du principe de l’autonomie de région au plan national. Cela répond aux besoins fondamentaux des deux peuples, tibétain et chinois. La constitution chinoise, ainsi que des lois et règlementations s’y référant, ne s’opposent en rien à cette réalisation et de nombreux leaders du gouvernement central chinois ont admis cette aspiration profonde. Au moment de la signature de l’Accord en 17 Points, le Président Zhou Enlai a reconnu que cela était une demande raisonnable. En 1956, au moment de la constitution du Comité préparatoire pour la Région autonome du Tibet, le Vice-Président Chen Yi, en montrant une carte, déclara que si Lhassa pouvait devenir la capitale de la Région autonome du Tibet, rassemblant les régions tibétaines des autres provinces, cela contribuerait au développement du Tibet et de l’amitié entre les peuples tibétain et chinois. C’était là une opinion partagée par le Panchen Rinpoche et nombre de cadres et érudits tibétains. Si les leaders chinois avaient eu des objections à nos propositions, ils auraient pu à ce moment-là donner leurs raisons et offrir d’autres alternatives, mais ils ne le firent pas.

Je suis déçu que les autorités chinoises n’aient pas répondu de façon appropriée à nos efforts sincères pour la réalisation du principe d’une vraie autonomie régionale nationale pour tous les Tibétains, dans le cadre de la constitution de la République populaire de Chine.


En dehors du fait que le processus actuel de dialogue sino-tibétain n’a apporté aucun résultat concret, nous avons assisté à une réaction brutale aux manifestations tibétaines qui ont bouleversé l’ensemble du Tibet depuis le mois de mars de l’année dernière. C’est afin de recueillir l’opinion de tous sur la voie à suivre pour l’avenir, que nous avons tenu une Réunion spéciale des Tibétains en exil en novembre 2008. Nous nous sommes aussi efforcés, dans la mesure du possible, d’obtenir des suggestions de la part des Tibétains au Tibet. Le résultat de cette enquête a montré que dans leur grande majorité les Tibétains sont très favorables à la continuation de la politique de la Voie Médiane. Nous gardons donc le cap de cette politique avec une conviction renouvelée et nous poursuivons nos efforts en vue de la création de l’autonomie régionale reconnue au plan national pour tous les Tibétains.


Depuis des temps immémoriaux, les peuples tibétain et chinois sont voisins. A l’avenir aussi, nous devrons vivre ensemble. Il est donc impératif que nous co-existions dans l’amitié.


Depuis l’occupation du Tibet, la Chine communiste a sans cesse publié une propagande mensongère sur le Tibet et son peuple. C’est pourquoi, au sein des populations chinoises, bien peu de Chinois ont une compréhension précise du Tibet. Il est, en vérité, bien difficile pour eux de connaître la vérité. De plus, les leaders ultra-gauchistes chinois ont depuis mars de l’année dernière entrepris une immense campagne de propagande dans l’intention de diviser
les deux peuples et de créer de l’animosité entre eux. Il est triste de constater que cet effort a porté ses fruits en créant dans l’esprit de nos frères et soeurs chinois une impression négative des Tibétains. C’est pourquoi, comme je l’ai déjà fait de nombreuses fois, je voudrais à nouveau recommander à nos frères et soeurs chinois de ne pas se laisser influencer par une telle propagande, mais au contraire de tenter de découvrir de façon impartiale les faits concernant le Tibet de façon à empêcher toute division entre nous. Les Tibétains doivent aussi s’efforcer de faire naître un lien d’amitié avec le peuple chinois.


Si l’on regarde les cinquante dernières années d’exil, on voit que nous avons traversé des hauts et des bas. Cependant, le fait que la question du Tibet soit toujours dans l’actualité et que la communauté internationale y prenne un intérêt sans cesse croissant est en soi une réussite. Si l’on considère la situation dans cette perspective, je suis certain que la justice prévaudra à la condition de rester sur la voie de la vérité et de la non-violence.


Alors que nous commémorons 50 ans d’exil, il nous faut avant tout exprimer notre profonde gratitude aux gouvernements et aux peuples des différents pays qui nous ont accueillis et où nous vivons. Non seulement nous nous conformons aux lois de ces pays d’accueil, mais nous nous conduisons de façon à constituer une valeur positive pour ceux-ci. De même, dans nos efforts pour faire aboutir la cause du Tibet et maintenir sa religion et sa culture, il nous faut définir notre vision future et notre stratégie en nous inspirant de notre expérience passée.


Je dis toujours qu’il nous faut espérer le meilleur et nous préparer au pire. Que nous nous placions dans une perspective mondiale ou dans le contexte des événements en Chine, nous avons des raisons d’espérer une résolution rapide de la question du Tibet. Mais nous devons en même temps nous préparer à l’éventualité d’une lutte qui durerait longtemps. Pour cela, nous devons nous concentrer essentiellement sur l’éducation de nos enfants et la formation de professionnels dans des secteurs variés. Nous devons aussi nous concentrer sur l’environnement et la santé et pousser notre compréhension et notre pratique des méthodes de non-violence au sein de toute la population tibétaine.


Je voudrais profiter de l’occasion qui m’est donnée ici pour exprimer toute ma gratitude envers les chefs de gouvernement des états, le gouvernement central et le peuple indien, qui, en dépit des difficultés et obstacles auxquels ils ont à faire face, ont toujours offert soutien et assistance aux Tibétains en exil au cours de ces 50 années. Leur gentillesse et leur générosité est immense. Je voudrais aussi remercier les responsables, les gouvernements et les peuples qui forment la grande communauté internationale, ainsi que les nombreux groupes de soutien au Tibet, pour leur soutien indéfectible. Puissent tous les êtres vivants vivre dans la paix et le bonheur.


Sa Sainteté le Dalaï Lama

Le 10 mars 2009

Traduit de l’anglais en français par le Bureau du Tibet, Paris.

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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 17:30

Tibet : le mensonge chinois ?
Samedi 14 mars à 23h30


Un documentaire de Bernard Debord. Une coproduction : Cinétévé - CFRT, avec la participation de France 3, RTBF et le CNC


 
A l’occasion du cinquantième anniversaire du départ en exil du chef spirituel, ce film retrace l’histoire mouvementée du Tibet des années 40 à nos jours, à travers des archives inédites et les témoignages exclusifs de tibétains exilés, notamment du plus illustre d’entre eux, le Dalaï Lama.

Le 10 mars 1959, Tenzin Gyatso, le 14e Dalaï Lama quittait le Tibet pour tenter depuis l’extérieur de sauver le pays de l’anéantissement, dans le tumulte d’une insurrection en train d’avorter. Depuis, en exil forcé à Dharamsala au nord de l’Inde, il tente de préserver l’identité et la culture de son peuple sans cesse mises à l’épreuve par la domination coloniale exercée par la Chine.

En revenant sur les événements marquants de ce demi-siècle, en confrontant la réalité de la situation du Tibet occupé aux affirmations de la propagande chinoise, ce film évoque l’histoire passée et présente d’un pays et d’un peuple menacés de disparition.

Réalisé par un spécialiste de la question des minorités en Chine, Bernard Debord, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, et de trois documentaires sur la Chine, ce film propose un bilan historique doublé d’un état des lieux.


Extrait :
http://programmes.france3.fr/documentaires/index-fr.php?page=documentaires-archives-articles-detailles3&id_article=431

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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 21:21



Une manifestation nationale est prévue le 10 mars 2009 à Paris.
Rendez-vous à 15h00,
Place du 18 juin, Montparnasse 75014 Paris.



Métro : Montparnasse.
D’où, partira le cortège des manifestants, jusqu’à l’Ambassade de "la République populaire de Chine" à Paris.



Les 50 ans d’occupation chinoise du Tibet, ça suffit !!!



Cette année 2009, non seulement, le Tibet va commémorer les 50 ans du soulèvement populaire tibétain contre l’occupation chinoise, du 10 mars 1959, mais elle marquera aussi les 50 ans de l’exil du Gouvernement Tibétain ainsi que son leader légitime : Sa Sainteté le 14ème Dalaî-Lama Tenzin GYATSO.


Au Tibet, depuis les manifestations du mois de mars dernier, le pays se retrouve dans un climat de terreur. Il y a une politique chinoise de persécution politique, religieuse, et raciale contre les Tibétains, qui est orchestrée sciemment par "Hu Jintao dans son programme de sinisation du Tibet. Les conséquences immédiates de la résistance pacifique des tibétains du Tibet, la vie des Tibétains y est rythmée par les arrestations arbitraires, la pratique de tortures "en détention administrative" les enlèvements de masse à base de soupçons ainsi que les exécutions sommaires des Tibétains.

 
L’union fait la force : Réunissons-nous tous ensemble à prêter nos voix citoyennes libres au peuple tibétain afin d’exiger aux autorités chinoises un Tibet libre et autonome. Ça suffit les 50 ans d’oppression d’un peuple pour sa différence d’identité culturelle et politique. Mettons un terme à la souffrance du peuple tibétain en lui rendant sa liberté politique et son droit de se gouverner librement lui-même. Nous invitons tous les élus de la Nation française, les défenseurs des droits humains, les amis du Tibet à travers la France, à venir nous joindre dans cette mobilisation massive des citoyens pour la démocratie en Chine et la liberté au Tibet. Ne vous manquez pas à cette occasion historique !


Soyons-nous très nombreux et nous devons être plus que jamais déterminés pour la justice, la liberté et l’égalité en droit entre les peuples. Les drapeaux du Tibet seront vendus sur place pour ceux qui n’en ont pas.


L'Appel est lancé par "la Communauté tibétaine de France et ses Amis".

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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 13:41

Source : www.buddhaline.net



En ce 50e anniversaire de son exil à la suite de l’invasion chinoise du Tibet, qui est aussi le 70e anniversaire de son intronisation, le Dalai-lama nous livre son autobiographie spirituelle empreinte de réalisme sur les enjeux actuels.


Le Dalai-lama nous ouvre son coeur comme il ne l’a jamais fait dans ce message à la fois intime et à portée universelle.


Au fil des pages, en examinant les enjeux décisifs dont dépend l’avenir de l’humanité, en inscrivant la sagesse ancestrale du Tibet au coeur d’un dialogue inédit avec le monde contemporain, il invite chacune et chacun de nous à prendre un chemin de conscience éclairé.


Ses propos sont comme un trait d’union entre le passé et le présent : aussi naturellement qu’il relate ses souvenirs d’enfance, il narre les anecdotes de ses vies antérieures et évoque ses treize prédécesseurs, à un moment où il réfléchit à sa succession.


Il revient également sur sa charge de chef spirituel et de porte-parole du Tibet, en commentant l’impact de ce rôle sur la scène internationale.

L’originalité de cette autobiographie spirituelle est d’être articulée autour des trois grands engagements de sa vie :


1 - En tant qu’être humain, il évoque ce qui est « commun » à toute l’humanité et qui fait aussi sa propre humanité, il réaffirme pour nous l’importance de développer les qualités de cœur pour le bien de tous.


2 - En tant que moine bouddhiste, il invite au dialogue avec les autres religions comme avec les non-croyants ou les scientifiques, afin de définir les principes d’une éthique laïque et l’urgence de prendre soin de la planète.


3 – Et en tant que Dalai-lama, il met en œuvre une politique de la bonté, fait du Tibet une cause universelle et lance un appel à la conscience du monde.


À l’heure de la civilisation planétaire et de l’histoire globale, il appelle à une révolution éthique et spirituelle, engageant chacun à assumer sa part de responsabilité universelle afin de préserver l’avenir des générations futures.


Dans un monde profondément interdépendant, il souligne l’importance de se transformer pour transformer le monde.


Ce livre apporte de formidables leçons de vie à méditer dans un cœur à cœur avec une personnalité d’exception qui se livre avec esprit et vérité, pour célébrer une victoire de la Paix.


 Sofia Stril-Rever, diplômée d’études indiennes, est l’une des interprètes du Dalaï-lama. Elle a reçu une formation traditionnelle auprès d’un pandit indien à Sarnath et d’un lama tibétain au monastère de Kirti, à Dharamsala. Elle a traduit du sanskrit et publié pour la première fois en langue occidentale les Écritures bouddhistes de Kalachakra et elle est co-fondatrice du portail BuddhaLine.


Editions Presses de la Renaissance, Paris, mars 2009.


Sites officiels :
Du Dalai-lama : www.dalailama.com
Du Gouvernement du Tibet en exil : www.tibet.com et www.tibet.net
De la Foundation for Universal Responsibility of His Holiness the Dalai Lama : www.furhhdl.org

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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 11:53

Courrier de la télévision
Paris, 19 fév 2009 (AFP)

   France 5 - le 09 Mars - 20h35 - Durée 1h20

 "Tibet, le combat pour la liberté"  Sur  France 5 - Mars 2008, les rues de Lhassa, la capitale tibétaine, sont en flammes. Les manifestants se soulèvent contre les occupants chinois: à partir de ces événements, France 5 revient le 9 mars à 20h35, sur 50 années d'histoire du Tibet, de son peuple et de son chef spirituel le dalaï-lama à l'occasion du 50ème anniversaire de son exil. "Tibet, le combat pour la liberté", un documentaire coproduit par la chaîne, apporte un éclairage sur les dissensions qui secouent la communauté tibétaine, sur l'importance stratégique que le Tibet représente pour les Chinois et sur la personnalité charismatique de Tenzin Gyatso, le dalaï-lama.



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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 11:22
Source :
www.lepoint.fr
Propos recueillis par François Gautier à Auroville (Inde)

Le 14e dalaï-lama est en visite à Auroville, la cité internationale près de Pondichéry, où 2 000 personnes venant de 44 pays s'essaient à l'unité humaine. « Le monde a besoin de tentatives comme celle d'Auroville », sourit le dalaï-lama, alors qu'il sort du Matrimandir, une boule d'or futuriste qui est le centre spirituel d'Auroville. Un peu plus tard, après avoir inauguré le pavillon tibétain, le premier centre culturel tibétain au monde, le dalaï-lama accorde une interview exclusive au Point . Cette interview-immédiatement après le conclave de Dharamsala, où de nouvelles stratégies pour la libération du Tibet ont été discutées-est une première.


Le Point :
Qu'avez-vous pensé des attentats de Bombay du 26 novembre ?


Le dalaï-lama :
Quelle horreur ! Le terrorisme frappe de plus en plus l'Inde et ces gens-là ont réussi à prendre Bombay en otage pendant trois jours. Du point de vue tibétain, le terrorisme est un péché, non seulement contre ceux que l'on assassine, mais contre soi-même, lorsqu'il s'agit de terrorisme suicide, comme cela a été le cas à Bombay...


Justement, sous l'angle bouddhique, quel karma se créent ces terroristes ?

Nous, les Tibétains, croyons en un karma noir que des individus ou des peuples se créent à eux-mêmes, et qui leur revient un peu plus tard, ou au cours d'autres vies [il marque un silence]... mais, pour ces terroristes, je ne veux pas [il insiste sur « veux pas »] répondre à cette question [autre silence]... La violence engendre la violence... Mais tous mes amis musulmans me disent que le vrai djihad, c'est contre soi-même, que le Coran ne prêche pas la violence et qu'à partir du moment où on pratique la violence, on n'est plus musulman. Alors, je ne sais pas [il marque une pause]... Tout de même, ces terroristes recherchent la publicité-et à Bombay ils en ont bénéficié au maximum grâce aux télévisions. Montrer ces images qui médiatisent la terreur constitue une sorte de violence passive, qui elle aussi engendre son karma.


Comment combattre le terrorisme ?

Du point de vue bouddhiste, si votre motif est sincère, si vous êtes plein de compassion, alors la violence est permise pour se défendre, ou pour combattre une autre violence qui cherche à faire le mal. Les dieux grimaçants de nos temples tibétains sont d'ailleurs les incarnations de cette violence pétrie de compassion et de sagesse. En fait, il existe deux sortes de violence : une première qui est mentale ; et la seconde, physique, qui se manifeste dans l'action. Généralement, on ne parle que de celle-ci et on oublie celle-là, qui est le moteur premier de la violence. Mais si vous avez un mental plein de compassion et d'amour pour le prochain, même vos mots durs et vos actions violentes seront pleins d'amour. Cela dit, une fois que vous avez commis quelque violence, même si au départ votre motif est juste, on ne peut jamais prédire quels effets cette violence va avoir sur vous car, comme je l'ai déjà dit, la violence engendre la violence.


Alors, comment faire ?

Il faut utiliser le dialogue, pour que la prochaine génération de musulmans soit différente. Il faut avoir de la compassion, fût-ce envers les terroristes-car c'est aussi à eux-mêmes qu'ils se font du mal.


Vous avez récemment dit que vous étiez en semi-retraite ?

Absolument ! J'ai remis tous mes pouvoirs au gouvernement tibétain [en exil] démocratiquement élu, ce qui a été entériné par le récent conclave de Dharamsala ; 90 % des décisions sont d'ailleurs aujourd'hui prises par les élus tibétains.


Mais vous êtes le porte-flambeau du Tibet !

[Il rit] Je sais bien... C'est pour cela que je continue à voyager et à donner des interviews comme celle-là [nouveau rire]. Mais le sort du Tibet ne peut pas reposer sur une seule personne, c'est trop dangereux. Notre lutte doit devenir nationale et tous les Tibétains doivent y prendre part. Personnellement, j'ai toujours pris trois engagements : le premier, envers le monde entier, est de promouvoir les valeurs humaines telles que la compassion, le pardon, la tolérance ; le deuxième, en tant que bouddhiste, est d'inciter à une compréhension ainsi qu'à une harmonie parmi les traditions religieuses majeures à travers le monde ; et le troisième, en tant que dalaï-lama , est donc d'oeuvrer pour la cause tibétaine, pour le Tibet.


Le Tibet en dernier ?

Oui, mon premier engagement est pour l'humanité tout entière.


Vous avez été opéré récemment de la vésicule biliaire ; quel est l'état de votre santé ?

[Il part d'un grand rire] Je suis en pleine forme. Regardez : je me suis levé à 4 h 30 ce matin, j'ai fait deux heures d'avion, trois heures de voiture, puis deux heures d'audiences... Est-ce que j'ai l'air fatigué ? Le docteur qui m'a récemment examiné pour voir si j'avais bien récupéré de l'opération m'a dit que j'avais la constitution d'un homme de 60 ans, alors que je vais en avoir 74... Est-ce grâce à toutes ces heures de méditation et de contemplation ? Je n'en sais rien, mais je pense que je vais vivre jusqu'à 95 ans... Tant pis pour les Chinois qui attendent ma mort prochaine afin de choisir un dalaï-lama qu'ils pourront contrôler.


Justement, préparez-vous votre prochaine réincarnation ?

[Il soupire] Je ne sais pas si je vais me réincarner... ou alors je me réincarnerai en femme... [rire]... Vous savez, dans la tradition des dalaï-lamas, on peut même se réincarner avant sa mort. Un de mes maîtres, Sakya Tchögyach Rimpoché, fut choisi par le 13e dalaï-lama comme la réincarnation de son propre maître, alors que ce dernier était encore vivant. Les Chinois sont fous de rage quand je parle de nommer quelqu'un de mon vivant.


Pensez-vous que la récession économique chinoise va aider la cause tibétaine ?

Vous faites allusion au fait que le Tibet a recouvré la liberté chaque fois que la Chine connaissait des problèmes internes... Mais non, cette fois, cela va les durcir encore plus [il marque un silence]. J'ai l'impression que mes cinquante ans de politique de non-violence pour retrouver l'autonomie tibétaine ont échoué et c'est de cela que le conclave récent a principalement discuté. En même temps, que pouvons-nous faire, nous un million de Tibétains, contre un milliard de Chinois ? Lors de la dernière rencontre [entre Tibétains et Chinois après les JO], les Chinois ont purement et simplement nié l'existence d'un problème tibétain. Le seul problème pour eux, c'est le dalaï-lama, ce « séparatiste ».


Quelle est la solution ?

Il faut protester. Le mouvement contre la guerre du Vietnam a été un exemple de suprême efficacité pour nous. Mais comment créer un tel mouvement contre les Chinois ? Il faudrait que le monde entier participe à cette protestation.


Que pensez-vous d'Obama ?

Je l'ai rencontré en 2004 lorsqu'il était sénateur. Il a l'air très jeune, dynamique, mais je ne le connais pas très bien [il marque une pause puis dévoile un petit sourire moqueur]. Moi, j'aimais bien Bush ! Il rigolait tout le temps et me prenait par la main chaque fois qu'il me rencontrait...


Vous trouvez que le monde va mieux ?

Absolument ! Il y a de nombreux signes positifs : l'élection d'Obama en est une, mais aussi l'Union européenne qui avance-et les Français ont donné le ton et le donnent encore aujourd'hui grâce à votre président.


De quoi d'autre avons-nous besoin ?

D'un peu plus d'amour, d'un peu plus de compassion les uns pour les autres... Du sens de l'humour, il faut savoir sourire [il part alors d'un rire tonitruant qui lui secoue tout le corps]...


Vous avez rencontré récemment Carla Bruni...

J'ai été très impressionné : Carla Bruni est non seulement belle, mais elle est intelligente, dynamique et sincère. Lorsque je l'ai rencontrée en août 2008, à Lodève, elle m'a demandé comment elle et son mari pouvaient aider la cause tibétaine [le dalaï-lama ne veut pas nous dire ce qu'il lui a demandé mais, trois mois plus tard, Nicolas Sarkozy rencontrait enfin officiellement le dalaï-lama en tête à tête].


Vous pensez qu'elle est bouddhiste ?

[Silence]... Je ne sais pas... Il faudrait lui demander [grand rire]...


Comment s'est donc déroulée votre entrevue avec le président français à Gdansk ?

Il a les idées claires , il est très intelligent et ne cache pas ses buts. J'ai décelé quelqu'un d'ouvert, qui sait écouter et qui, peut-être grâce à Carla, comprend la spiritualité tibétaine.


Si vous deviez définir les Français en quelques mots...

Chaque fois que je vais chez vous, je remarque que les journalistes français, même s'ils ne sont pas toujours des plus polis, posent des questions plus intellectuelles, plus profondes, que celles que posent par exemple les journalistes américains. Beaucoup de Français s'intéressent également de près à la cause tibétaine et au bouddhisme tibétain.


A quoi attribuez-vous cet engouement ?

Moi, je ne cherche pas à convertir, je crois que chacun devrait garder sa religion. Mais que l'on croie au bouddhisme ou non, il n'y a pas de doute que c'est une des philosophies les plus riches de ce monde ; et cela explique peut-être cet engouement croissant en France.


Vous avez proposé que le Tibet devienne un Etat démilitarisé, dénucléarisé, qui fasse tampon entre l'Inde et la Chine, les deux géants d'Asie.

Oui, dénucléarisé surtout. Car les Chinois ont placé sur le plateau du Tibet un certain nombre d'ogives nucléaires [voir encadré]. Nous savons également qu'ils stockent leurs déchets nucléaires dans des grottes au nord du Tibet, car de nombreux animaux y donnent naissance à des bébés difformes. Il faut que cela cesse et c'est pour cela que je pense que le bouddhisme et sa religion de non-violence et de compassion peuvent aider la Chine communiste [silence]. Une zone de paix ne veut pas simplement dire une absence d'armes nucléaires, mais aussi qu'il n'y ait pas la moindre trace de haine et de violence mentale dans ceux qui la peuplent. Car, comme je l'ai dit plus haut, c'est la motivation de la haine qui est plus grave que l'acte lui-même. Grâce à une longue tradition bouddhique qui enseigne la compassion et l'amour, nous les Tibétains pouvons remplir ce rôle


Tibet, le combat pour la liberté
A l'occasion du 50e anniversaire de l'exil du dalaï-lama, France 5 diffuse, le lundi 9 mars à 20h35, un documentaire tourné en 2008 sur la vie du dalaï-lama et à travers lui, sur l'histoire du Tibet.

                                                                                                                                                                                     LF

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  • : Comité de Soutien au Peuple Tibétain (29)
  • : Parce qu'il est urgent d'agir pour: le peuple tibétain,la richesse de sa culture, les enseignements exceptionnels véhiculés par de grands érudits,les messages d'humanité de sagesse et de compassion,le symbole de paix suscité à travers le monde. Quelques volontaires ont décidé de créer un Comité de Soutien au Peuple Tibétain" (Dpt 29) appelé Tibet Solidarité 29
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